(Publié le 30/09/24) –
Les Rencontres ADN Tourisme à Troyes (26-27 septembre 2024) ont été un lieu d’échanges à la fois sur l’intégration des problématiques de mobilités à l’échelle des territoires, et sur l’avenir du tourisme en France.
Normandie Tourisme, ainsi que de nombreux Offices de Tourisme et ADT normands, ont participé à ces deux journées de partage sur les nouveaux enjeux du tourisme français.
Après une introduction par Marina Ferrari, nouvelle ministre de l’Economie du Tourisme, ces enjeux ont été soulevés par des responsables et experts du secteur.
Repenser l’usage des mobilités
Guénaëlle Gault de l’Obsoco (Observatoire Société & Consommation) a présenté une analyse sur la mobilité des Français qui révèle deux perceptions opposées : la mobilité est à la fois considérée comme un espace de liberté, notamment dans le cadre des loisirs, et comme un espace de contrainte, dans le cadre de la mobilité subie (congestion, retards).
La voiture reste au cœur de la vie quotidienne, bien que les aspirations évoluent vers des modes plus durables comme le vélo. Il est donc nécessaire de changer de paradigme sur la question des mobilités. Mais les comportements des Français vis-à-vis des mobilités sont influencés par un contexte sociétal nouveau, caractérisé par des marqueurs forts, tels que :
Tensions économiques
Le ralentissement du pouvoir d’achat influe nécessairement sur le choix de la mobilité de chaque Français.
Des inquiétudes climatiques et géopolitiques
La voiture tiraille entre la liberté qu’elle confère et le coût économique et environnemental qu’elle génère. L’usage de l’avion, quant à lui, suscite un certain sentiment de culpabilité.
A l’avenir, les Français anticipent le fait qu’ils seront de plus en plus contraints dans leurs déplacements.
S’ils souhaitent se tourner davantage vers le vélo, le manque d’infrastructures sécurisées freine la pratique de la bicyclette.
Nouveau rapport au temps
Face à un monde qui accélère, les Français souhaitent ralentir. Ce désir de ralentissement se traduit d’ailleurs dans les vacances, qui deviennent plutôt une ode à la flânerie.
Nouveau rapport à l’espace
Dans leurs déplacements, les Français se recentrent sur le niveau national, voire le niveau local depuis la pandémie de COVID. La numérisation de nos modes de vie modifie également le rapport à l’espace des Français. A l’avenir, ils aspireront à voyager moins, moins loin.
Le lieu de vacances idéal des Français reste la France : c’est le sacre de l’expérience, de la découverte, de la micro-aventure.
Nouveau rapport à soi
Ce n’est pas l’individualisme qui augmente (= chacun pour soi), c’est l’individualisation (= chacun son choix). Le consommateur moyen n’existe plus, le touriste moyen n’existe plus : il faut s’adapter à chaque profil, à chaque niche, en proposant un tourisme de précision.
Nouveau rapport aux autres
Les Français ont davantage besoin de communautés et de lien social. Cela se traduit par le partage de leurs expériences (via les réseaux sociaux notamment), mais aussi par un désir de collectif, de jeux collaboratifs, de rassemblements sur des événements festifs.
Suite à cette présentation, deux table-rondes suivies d’une conférence et d’un atelier participatif ont permis de réfléchir à cette question : « Mobilité et tourisme, comment faire bouger les lignes sur nos territoires ? », en se mettant à la place des habitants, des touristes, des institutionnels et des socio-professionnels.
Des entreprises innovantes, telles qu’Antidots et Cixi, sont également venues présenter leurs solutions.
Inventons l’avenir du tourisme en France
ADN Tourisme travaille à la rédaction d’un livre blanc pour préciser les compétences, missions et financements des structures touristiques institutionnelles.
Un atelier sur la compétence partagée, le financement et la coopération entre Organismes de Gestion de Destination (OGD) a donc été mené pour recueillir les retours d’expériences et les suggestions de l’ensemble des participants.
Une dernière conférence sur l’Intelligence artificielle (IA) et le tourisme a permis de présenter les différents usages possibles de l’IA dans les OGD, notamment dans la création de contenu automatisé ou l’optimisation des itinéraires touristiques durables, mettant en avant la nécessaire formation de tous les acteurs du tourisme à l’utilisation de l’IA.
Finalement, au cours de ces Rencontres du réseau ADN Tourisme, l’ensemble des participants a appelé à une coopération accrue entre les acteurs du tourisme, en particulier pour gérer des destinations de manière collective et mieux répondre aux attentes des visiteurs à travers des solutions innovantes.
Pour Normandie Tourisme et ses partenaires, les rencontres du réseau ADN Tourisme permettent de bénéficier de retours d’expérience d’autres OGD, d’échanger sur les problématiques actuelles du tourisme, et de mieux se projeter dans l’avenir en suivant les évolutions du secteur.
Crédits photos Rencontres du réseau d’ADN Tourisme Troyes © Émilie Ursule
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